La direction du groupe de courtage a présenté à l’ensemble de ses collaborateurs son nouveau plan stratégique pour 2019-2022. Ambitieux, celui-ci vise à doubler son chiffre d’affaires d’ici à 2022. Investissements et digitalisation accrue sont au programme.
C’est bien connu, l’appétit vient en mangeant. Après avoir bouclé un exercice 2018 avec une hausse de son chiffre d’affaires de 13 % par rapport à l’exercice précédent, Verlingue affiche de très grosses ambitions pour les années à venir. La direction du groupe de courtage familial a présenté cette semaine à l’ensemble de ses équipes françaises et internationales (soit quelques 1000 collaborateurs) son projet stratégique pour la période 2019-2022.
Le neuvième du classement des principaux courtiers du marché français s’est fixé pour objectif d’atteindre le cap des 330 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, dont 210 millions réalisés en France et 120 millions d’euros à l’international (contre 41 M€ actuellement). « Nous sommes déjà présents en Suisse et au Royaume-Uni. Nous regardons aussi du côté de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Italie, confie Eric Maumy, le directeur général de Verlingue. Nous n’hésiterons pas à faire de la croissance externe dans des pays où nous sommes déjà présents. Et nous financerons ces acquisitions par de la dette. » En France, le courtier indique également regarder d’éventuelles achats dans des spécialités où il ne serait pas présent.
40 M€ investis dans la transformation digitale
Autre levier pour continuer à grossir ? Poursuivre la modernisation et la digitalisation de l’entreprise grâce notamment à la Digital factory lancée en 2018 à Nantes. Mais pas seulement. « Nous allons investir 40 M€ dans la transformation digitale de Verlingue dans les quatre années à venir », annonce Eric Maumy,qui précise que « 30 millions d’euros seront également investis dans la poursuite de la digitalisation de Génération », l’une des deux autres filiales du groupe Adélaïde, qui est spécialisée dans la délégation de gestion de contrats de santé et prévoyance en collective.
Un objectif de croissance organique de 11 % par an
Dans quel but ? Verlingue table sur une croissance organique de son activité de 11 %chaque année pendant quatre ans sur ses segments historiques que sont les ETI et les grands comptes ainsi que certaines spécialités (Immobilier, institutions financières, établissements de santé, sciences de la vie…). Le courtier compte notamment accélérer dans le domaine de la protection sociale. Si l’entreprise est déjà présente sur des dispositifs de retraite supplémentaire (Article 39, Article 83), elle compte aller encore plus loin. Une équipe est d’ailleurs en en train d’être constituée. Selon nos informations, elle sera dirigée par Xavier Clément-Lacroix, directeur commercial du pôle assurance de personnes chez Axelliance Conseil, qui rejoindra Verlingue à compter du 1er avril.
Une équipe retraite en cours de formation
« On pressent bien que la réforme de la Retraite que le gouvernement prépare sous la houlette de Jean-Paul Delevoye (NDLR : Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a que le projet de loi devrait être présenté à l’automne) va se traduire par un véritable Big Bang, explique Eric Maumy. Les cadres en particulier vont prendre conscience de la faiblesse des taux de remplacement. Nous voulons être prêts pour accompagner les entreprises, les conseiller et mettre en œuvre les dispositifs qui vont très vraisemblablement être repensés dans le cadre de la réforme qui se dessine. »
Collaboration avec Génération
Toujours en protection sociale, Verlingue va également muscler son offre en prévoyance, plus particulièrement dans le domaine de l’absentéisme (arrêts courts et longs). « Nous allons proposer avec Génération une nouvelle offre afin d’aider les entreprises à mieux gérer ce risque, précise Eric Maumy. Nous allons notamment exploiter les données grâce aux flux d’informations qui nous remonte grâce à la déclaration sociale nominative (DSN) »
Aider les salariés à mieux se soigner
Autre terrain sur lequel Verlingue et Génération vont collaborer encore davantage (avec Coverlife, l’autre filiale d’Adélaïde, spécialisée dans la distribution d’assurances santé et prévoyance pour les particuliers) : la santé. Et plus particulièrement la prévention. « Nous sommes en train d’assembler une solution sortant de la logique du simple remboursement des soins, indique Eric Maumy. Nous voulons surtout aider les salariés à mieux se soigner. Comment ? en repensant ses offres et en assemblant des solutions telles que la téléconsultation (« c’est encore balbutiant mais demain, ce sera incontournable », selon le DG de Verlingue), le deuxième avis médical, la prévention contre les maladies liées à sédentarité, etc.
Une offre musclée en immobilier
Verlingue, enfin, va muscler sa présence en immobilier avec le lancement, en juillet prochain, d’une offre multirisques immeubles et la sortie, en fin d’année, d’une garantie contre les loyers impayés (GLI) sur laquelle des data miners de Verlingue travaillent actuellement. Sur la première, « nous avons travaillé en idéation avec des clients qui nous ont dit nous attendre sur des innovations auxquelles nous n’aurions pas pensé. Nous sommes en train de finaliser notre offre, explique Eric Maumy. Nous avons commencé à la tester en version bêta avec des clients. Les premiers échos sont très bons ».
L’Argus de l’Assurance – Olivier Baccuzat