15/11/2018

Complémentaires santé : 3 services numériques innovants

Retrouvez Verlingue dans le dossier de l’Opinion dédié à la protection sociale et aux services numériques innovants.

 

Rien ne ressemble plus à un contrat de complémentaire santé qu’un autre contrat de complémentaire santé ! Depuis la législation sur le contrat responsable (qui impose des planchers et des plafonds de remboursement) puis l’obligation pour les entreprises de souscrire une complémentaire pour leurs salariés, les couvertures sont très encadrées, laissant de moins en moins de liberté aux mutuelles et aux assureurs. Dans ce marché ultra-normé, mais malgré tout ultra-concurrentiel, ces acteurs cherchent à se différencier via les services attachés à leurs contrats.

 

Le domaine de la santé profite à plein d’innovations issues essentiellement des nouveaux usages numériques. Les services de type coaching par Internet, par exemple, foisonnent, via des applications web et des objets connectés. Cela permet d’encourager des pratiques de vie plus saines, favorisant une meilleure santé : faciliter la pratique du sport, améliorer la nutrition, réduire les comportements à risque (tabac, manque de sommeil, alcool), améliorer les postures de travail… « Les retombées se feront sur une échelle à long terme. Néanmoins, cela démontre une préoccupation grandissante des assurés et l’implication de plus en plus importante d’employeurs dans le domaine de la prévention des risques », explique Jean-Marc Esvant, directeur protection sociale chez le courtier en assurance Verlingue. Outre le coaching, voici trois autres services « santé » devenus incontournables.

1. LA TÉLÉCONSULTATION
Lancée en 2015 par Axa, la téléconsultation médicale est en passe de conquérir l’ensemble du marché, notamment pour les couvertures des grandes entreprises, où elle est désormais systématiquement réclamée dans les appels d’offres. Axa a sa propre plateforme de médecins ; les autres, comme la mutuelle EoviMCD ou le courtier en ligne Santiane, font appel à des plateformes existantes comme medecindirect.fr par exemple. Le principe est simple : le bénéficiaire peut appeler un médecin 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, qui lui donne avis ou un diagnostic et va même jusqu’à lui délivrer une ordonnance. Bien pratique la nuit, le weekend ou en dehors des heures d’ouverture des cabinets médicaux ! L’assuré n’a pas à payer la consultation qui est directement prise en charge par son assureur. « Elle n’est pas encore beaucoup utilisée mais c’est une solution attractive aux yeux des assurés », selon Linda Lamouchi, directeur grands comptes santé et prévoyance chez le courtier conseil Mercer.

 

« Ce service pèse encore pour moins de 5 % de toutes les consultations médicales mais son utilisation progresse », confirme Jean- Marc Esvant. Chez le pionnier, « 5 millions de personnes peuvent en bénéficier et nous en sommes actuellement à 30 000 téléconsultations dans l’année », selon Patricia Delaux, directrice santé et prévoyance collective d’Axa France. L’assureur veut continuer à faire connaître ce service et il permet désormais aux seniors assurés d’utiliser la téléconsultation médicale pour leurs petits-enfants.

2. LE DEUXIÈME AVIS MÉDICAL
Pour certaines maladies graves ou en vue de certaines opérations chirurgicales, il est rassurant d’obtenir un second avis médical. Avec la pénurie actuelle de médecins, il n’est pas toujours facile de trouver l’information dans les bons délais. Surtout, certains patients se trouvent totalement démunis et ne savent pas vers qui se tourner. Le courtier en ligne Santiane, par exemple, a intégré ce service à forte valeur ajoutée à certaines de ses offres via un partenariat avec la plateforme deuxiemeavis.fr.

 

« Nous garantissons un avis médical sur plus de 300 maladies en moins de sept jours. Cela permet d’obtenir, en ligne, un deuxième avis d’un médecin expert, susceptible d’aider les assurés à faire le meilleur choix thérapeutique », selon Pauline d’Orgeval, cofondatrice et CEO de deuxiemeavis.fr. « Nous expérimentons avec des assureurs ce service, assez onéreux, mais qui répond à une préoccupation forte dans certaines situations », explique Jean- Marc Esvant.

3. LA RECHERCHE DU BON HÔPITAL
Certaines complémentaires santé, comme Malakoff-Médéric ou Axa, proposent un outil d’évaluation pour comparer et choisir un établissement en vue d’une hospitalisation. « Lors d’enquêtes internes, c’est l’un des besoins qui a été parmi les plus cités par nos collaborateurs. Du coup, nous avons fini par créer une application dédiée, Hospiway, accessible avec tous nos contrats complémentaires santé », dit Patricia Delaux. Lancée en janvier 2018, elle comptabilise à ce jour plus de 30 000 visites.

 

Malakoff Médéric, de son côté, a créé « ComparHospit », une application disponible sur le site internet du groupe de protection sociale et qui propose un panorama complet de 4 800 hôpitaux et cliniques de France, géolocalisables et comparables en fonction de leurs activités, leurs équipements et leurs pratiques tarifaires. Sont également évaluées la durée moyenne du séjour selon le motif médical (plus de 200 motifs médicaux répertoriés), le coût d’hébergement (prix journalier de la chambre particulière et des autres options de confort proposées : lit accompagnant, TV, etc.) et le reste à charge éventuel. L’appli donne aussi accès à des indicateurs de qualité sur les services des hôpitaux sélectionnés et aux avis des patients. Le nombre moyen de consultations sur ComparHospit s’élève à 200 000 par an, explique-t-on chez Malakoff Médéric.

 

Mireille Weinberg – L’Opinion