En 2023, la consommation des Français en matière de santé augmente toujours lors du second quadrimestre (+7,2%) mais beaucoup moins vite que lors des quatre premiers mois (+9,6% à la même période). Ce ralentissement, qui va plutôt à rebours des anticipations, ne concerne pas les médecines douces qui sont en plein essor (ostéopathie, psychologie), comme le reflet d’un climat de plus en plus anxiogène.
Ralentissement de la reprise globale des soins
L’augmentation du remboursement moyen entre 2022 et 2023 se confirme mais ralentit (297,7€ en moyenne par bénéficiaire en 2023 contre 277,7€ en 2022). Cette croissance moindre est davantage portée par une augmentation du nombre de consommants qu’à une inflation des coûts unitaires. Une « surconsommation » qui s’explique toujours par une forme de rattrapage post-covid mais aussi par une société plus anxieuse, plus attentive à son bien-être et à la prévention (+11,1% d’évolution pour la catégorie médecines douces).
Les postes impactés par le 100% Santé marquent le pas
L’augmentation de la consommation moyenne ralentit fortement sur le poste dentaire (+4,5% pour les huit premiers mois de 2023 contre +7,6% pour le premier quadrimestre). Nous notons également avec une légère baisse de la consommation d’audioprothèses qui pourrait s’expliquer à la fois par l’essoufflement de l’effet 100% Santé qui a permis à de nombreux Français de s’équiper en appareillage auditif après avoir longtemps renoncé à ce soin, ainsi que par la limitation du remboursement sécurité sociale à un appareillage tous les 4 ans. L’optique reste lui le poste le plus important et pèse pour 23,2% des remboursements totaux.
Le recours aux médecines douces se confirme
Le recours aux médecines douces continue sa forte progression (+11,1% sur les huit premiers mois contre 12,2% au premier quadrimestre). La podologie (+28,7%), la pédicurie (+19,1%) et la diététique (+15,4%) sont en forte hausse. La croissance des consultations de psychologie est toujours plus marquée (+28,7%), cette augmentation continue des actes de psychologues, signe d’une attention plus forte à la santé mentale, sera à surveiller dans les prochains baromètres.
« La forte de reprise des soins semble marquer le pas avec ce ralentissement des prestations santé au cours du second quadrimestre. Le recours aux médecines douces et à la psychologie continue lui de fortement augmenter, signe d’un changement des habitudes des Français et des modes de consommation. Pour 2024, nous surveillerons de près les conséquences des récentes évolutions réglementaires qui devraient avoir un impact non négligeable pour les organismes complémentaires » estime Matthieu Havy, directeur général de Génération.