Gilles Bénéplanc, Directeur Général du groupe Adelaïde et Jean-Laurent Granier, Président Directeur Général de Generali France ont participé au dossier spécial de l’Opinion sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Découvrez un extrait de leur interview !
Malgré leurs efforts en matière de RSE, de nombreuses entreprises se plaignent de ne pas trouver d’assureur acceptant
de garantir leurs risques. Est-ce aussi ce que vous constatez ?
Gilles Bénéplanc. Il faut distinguer deux sujets. Le premier est celui du marché de l’assurance, par nature cyclique. En 2018, après quinze ans continue de baisse des prix, celui-ci
s’est retourné. Ce redressement était nécessaire et attendu. Corollaire de l’augmentation des tarifs, les capacités en assurance ont diminué.
Le problème est que des acteurs industriels traditionnellement mal notés ont alors fait face à des difficultés anormales pour couvrir leurs risques.
Quels sont ces secteurs pénalisés ?
G.B. Je pense en particulier au transport public de voyageurs, à l’industrie du bois ou à celle du recyclage. Les entreprises concernées ne comprennent pas : certes, elles portent des risques difficiles mais elles contribuent à une économie plus durable.
Comment prenez-vous en compte les critères RSE dans l’élaboration des profils de risque des entreprises et le calcul de leurs primes ?
G.B. Je souhaite rappeler que notre métier produit en soi un impact très positif pour la RSE, même si cela n’est pas toujours explicité.
Nous incitons les entreprises à mieux gérer leurs risques, à augmenter leurs actions de prévention, à réduire la volatilité de leurs résultats
ou le taux des accidents humains.
J.-L.G. Generali consacre une attention croissante à la durabilité et aux critères ESG. Notre ambition est d’être un champion de la durabilité toutes catégories. Nous analysons nos clients à l’aune de leur type d’activités, de leurs pratiques avec leurs parties prenantes, de leurs émissions de carbone, de leur capacité à s’inscrire dans une économie circulaire, de la transparence de leurs processus ou de leur politique de prévention des risques psychosociaux. À l’avenir, nous pourrions conditionner des garanties aux niveaux de performance environnementale ou sociale. Le mérite de cette approche est de susciter un dialogue extrêmement fructueux avec les entreprises. Nous nous engageons ensemble dans une démarche vertueuse qui aligne les intérêts
de chacun. Chez Generali, nous offrons de la visibilité aux meilleurs élèves ESG en Europe en leur décernant notre prix « EnterPRIZE ».
Cette démarche est-elle associée à un « bonus » ?
J.-L.G. Nous n’appliquons pas stricto sensu un système mécanique de bonus/malus. Notre approche sur-mesure passe par le dialogue et tient compte des décisions et des actions
de l’entreprise. Ce sont celles-ci qui conditionnent l’octroi de certaines garanties. Parce que ces entreprises seront plus résilientes, elles supporteront mieux les retournements de cycle. Nous pouvons alors nous projeter avec elles dans la durée.